La Boca

Enfin de retour sur le blog après un mois bien rempli et riche en émotions! A ce sujet je reviendrai avec plusieurs articles palpitants très bientôt :)

En attendant, continuons notre découverte de Buenos Aires en faisant une halte dans l'un de ses quartiers emblématiques: La Boca.

Au sud-est du centre ville, c'est un quartier très modeste voire pauvre, mais qui de part son histoire et son aspect pittoresque est devenu l'un des hauts lieux touristiques de la capitale argentine. Le tourisme en réalité se limite à quelques rues typiques de La Boca, que l'on appelle Le Caminito. Avec tout ce que ça suppose... bus qui déversent leurs flots de touristes, boutique de souvenirs, cafés et danseurs de tango... Si l'authenticité du lieu s'est un peu perdue dans cette mise en scène, La Boca mérite d'être visitée pour ses vibrantes couleurs et son histoire passionnante.

A l'embouchure du Riachuelo (Boca = "bouche" en espagnol), qui se jette plus loin dans le Rio de la Plata, ce quartier a pris son visage coloré avec l'arrivée de nombreux immigrants européens à la fin du XIXème siècle. Un grand nombre d'entre eux venait de Gênes en Italie. Le quartier, pauvre et populaire, vivait au rythme de l'activité portuaire. Pour égayer leurs maisons de fortune construites en tôle, les habitants du quartier coloraient leurs façades en récupérant la peinture qui servait à peindre les bateaux. C'est ce qui fait tout le charme de La Boca!


Malgré le tourisme, le quartier a gardé cette forte identité populaire. En témoigne le théâtre de quartier, el Teatro Catalinas Sur, maintenu depuis 28 ans par un groupe d'habitants de La Boca. Leurs pièces, aux allures de cabaret, s'inspirent souvent de l'histoire de l'Argentine. Nous avons eu la chance d'assister à une représentation du "Fulgor Argentino" ("L'éclat argentin"), qui raconte en musique l'histoire du pays de 1930 à... 2030! Une centaine d'acteurs nous chantent les épisodes les plus marquants vécus par les Argentins en un siècle: une histoire instable, chaotique, de coups d'Etat en crises économiques, mais aussi marquée par les luttes sociales et l'avancée pénible de la démocratie... C'est tellement dense qu'il est difficile d'en faire un résumé, cela mériterait plusieurs articles!

Ci-dessous je vous laisse apprécier une compilation de photos prises par Vincent, Pauline, Mathilde et moi-même. A très vite!

Entre Ríos

Échappons-nous quelques jours de la capitale pour partir à la découverte d'une région peu mise en avant par les guides touristiques, mais qui constitue une destination agréable pour le week-end... La province d'Entre Ríos se situe au Nord de celle de Buenos Aires, et porte ce nom car elle se situe "entre deux fleuves", le fleuve Parana à l'ouest et le fleuve Uruguay à l'est, qui marque la frontière avec... l'Uruguay (c'est bien, je vois que vous suivez!).

C'est donc une région plutôt humide et marécageuse, éminemment agricole. Le long de la route, des étendues de plaines humides à perte de vue qui brillent sous le soleil... Premier arrêt à Gualeguaychu, petite ville dont la renommée vient surtout de son pont reliant l'Uruguay, qui vient tout juste de rouvrir après trois ans de blocus... La raison de la discorde: une usine de pâte à papier située côté uruguayen, jugée polluante par les Argentins, qui pour afficher leur mécontentement ont formé un barrage à l'entrée du pont... Celui-ci n'a été levé qu'une seule fois en trois ans et demi, pour laisser passer les supporters de l'équipe de football argentine, venue disputer un match en Uruguay... décidément en Argentine, il n'y a que le football qui adoucit les mœurs!

Le long du fleuve Uruguay, se trouve la charmante petite ville de Colón, notre destination. Cette petite station balnéaire a tout pour plaire: elle est à la fois rustique avec ses chemins de terre et ses maisons basses, et moderne avec tous les services d'une ville de vacances (notamment de très bons restaurants!). On a la chance d'y aller hors saison et de profiter de la tranquillité des lieux...



On décide de visiter le Parc National El Palmar à quelques kilomètres de là. Cet immense parc a été créé pour préserver une espèce de la région, le palmier yatay. C'est assez curieux, on y trouve des palmiers... des palmiers... et encore des palmiers! Plusieurs sentiers nous permettent de nous balader à travers cette forêt, et nous mènent jusqu'au bord du fleuve Uruguay où des habitués pêchent dans le calme, sous une belle lumière de fin de journée.

Enfin, on nous a conseillé de visiter le Palais San José, perdu au beau milieu de la campagne d'Entre Ríos. Ce palais du 19ème siècle était la résidence du premier président argentin, Justo José de Urquiza (où il fut d'ailleurs assassiné). Autour des patios se distribuent les différentes pièces à vivre, luxueuses pour l'époque. De nombreux meubles et autres tapisseries ont été importés d'Europe. Si le site n'a rien d'impressionnant pour nous qui connaissons Versailles et autres châteaux de la Loire, on fait tout de même un intéressant voyage dans le temps.

Deux jours, ça passe vite... le temps de se prendre une amende sur la route (oui, il faut allumer ses feux même en plein jour... par contre on a le droit de dépasser les limites de vitesse et de doubler sans visibilité, formidable!), et d'affronter le trafic du périphérique de Buenos Aires (Vincent en a encore des sueurs froides), nous voilà de retour dans la cité portègne, avec toujours de chouettes photos souvenirs!

Puerto Madero

Après San Telmo, voici un quartier de Buenos Aires tout à différent!

Puerto Madero est le quartier le plus moderne et l'un des plus riches de la ville, avec ses tours gigantesques, ses hôtels de luxe, ses bars select... on découvre là un autre Buenos Aires.
Sa situation géographique est idéale, le long du Rio de la Plata, à quelques cuadras du centre ville.

C'est en réalité là que s'est construit à la fin du 19ème siècle le premier port de la cité, vite devenu obsolète car trop étroit pour laisser entrer les bateaux qui, eux, se faisaient de plus en plus imposants.

Un nouveau port est construit plus au Nord, et le quartier de Puerto Madero est peu à peu laissé à l'abandon, il se dégrade et se vide de sa population.
Il faut attendre la fin des années 1990 pour que les autorités s'y intéressent de nouveau et que soit lancé un grand projet urbain de réaménagement.
En quelques années, de nombreux immeubles sont construits, les tours s'élèvent à une vitesse folle. Le quartier prend un visage ultra-moderne et la valeur du mètre carré est aujourd'hui la plus élevée de toute la ville.

Même s'il manque une certaine "chaleur" à Puerto Madero, l'endroit est séduisant. Une ancienne frégate et des grues rappelant la construction du premier port ont été mises en valeur et intégrées au mobilier urbain (merci les cours de patrimoine de l'IUP pour tout ce vocabulaire!). De plus, à Puerto Madero se trouve l'un des plus grands espaces verts de la ville, la réserve écologique. Un immense terrain qui a été gagné sur le fleuve pour que se reconstitue un écosystème. Si l'on oublie les moustiques, la balade en vélo est très agréable, les gratte-ciels restent en fond d'écran mais on respire!

Et voilà le diaporama, à bientôt!

La folie du Mundial !

Et oui, je ne pouvais pas passer à côté! Même avec un certain retard... Revenons un mois en arrière, au moment où la Coupe du monde de football bat son plein, et où l'Argentine fait encore partie des prétendants au titre...



Tous les quatre ans, pendant un mois, le pays vit entièrement au rythme du "Mundial". Le football ici déchaîne sérieusement les passions... à chaque match de l'Argentine, le pays se paralyse, tout simplement! Des écrans sont installés dans les écoles pour que les enfants puissent y voir les matchs, beaucoup sont autorisés à quitter le travail le temps de la partie, et les rues se vident... Sur les avenues où le trafic est d'habitude intense, plus une seule voiture!

Et en cette année 2010, l'attente est d'autant plus forte que l'entraîneur des Albicelestes n'est autre que Diego Maradona. Une légende vivante ici, et le rapport qu'il entretient avec les Argentins est passionnel, c'est le moins qu'on puisse dire. On l'adule, mais on ne lui pardonne rien non plus ! "Diego" peut être un jour porté aux nues dans la presse, puis totalement démoli le lendemain, au moindre faux pas... La preuve, l'élimination du Mondial lui a coûté sa place d'entraîneur. Le football est un sujet sérieux, pas droit à l'erreur!

Bref, le football en Argentine est une religion, Maradona un Dieu, et Messi porte bien son nom!
Nous sommes allés voir le match contre le Mexique sur la Plaza San Martin, où un écran géant avait été installé. L'occasion pour Vincent de tirer quelques beaux portraits, tout en blanco y celeste :)

San Telmo et sa Feria

Une chouette balade à faire un jour de beau temps à Buenos Aires, c'est la visite du quartier de San Telmo, l'un des plus anciens de la ville.

Le dimanche c'est encore mieux car c'est la Feria de San Telmo, une brocante qui a lieu sur la Plaza Dorrego et alentours, où se vend un peu tout et n'importe quoi! Des antiquités, toutes sortes d'objets artisanaux, des vêtements de créateurs indépendants et bien sûr des souvenirs pour les touristes qui viennent nombreux. Beaucoup d'animation, d'artistes de rue, sans oublier les incontournables musiciens et danseurs de tango!

Le quartier est plutôt bien préservé et conserve son aspect colonial, c'est très agréable d'arpenter les rues le long de ces bâtiments de seulement un ou deux étages... la vue est dégagée, ça change des alignements d'immeubles du centre-ville!

A l'origine, le quartier était habité par les familles aristocratiques de Buenos Aires, mais une épidémie de fièvre jaune dans les années 1870 les a fait se déplacer vers les quartiers nord de la ville, aujourd'hui sans aucun doute les plus aisés. Dans les maisons de San Telmo que ces familles ont été contraintes d'abandonner, se sont ensuite installés de nombreux immigrés européens.

Depuis quelques années, le quartier connaît un regain d'intérêt et se fait bohème... Très prisé des touristes, il est aussi devenu un pôle artistique majeur de Buenos Aires, où se concentrent galeries d'art, boutiques de créateurs, ateliers d'artistes, et personnages hauts en couleur!

A vous de juger en images, avec les superbes photos de Vincent (cliquez pour agrandir le diaporama)!

Vamos a Uruguay!

Un week-end prolongé en Argentine, il ne nous en faut pas plus, on saute sur l'occasion pour faire une virée en Uruguay! Le pays est accessible depuis Buenos Aires en seulement une heure et demie de bateau.

C'est parti pour la traversée du Rio de la Plata en Buquebus!

On a choisi de se rendre directement à la capitale, Montevideo, qui paraît miniature et paisible à côté de Buenos Aires l'agitée! On ne sera que de passage, on se dépêche de louer une voiture pour partir à la découverte de la côte Est. On a hâte de se retrouver en milieu naturel!
Par chance il fera un temps superbe pendant deux jours, la côte et la campagne alentour sont sublimes sous ce beau soleil...
On traverse Punta del Este, dont on avait beaucoup entendu parler à Buenos Aires car c'est la station balnéaire la plus chic d'Amérique du Sud, où se retrouve la jet-set du continent en été... C'est plus calme en ce mois de juillet, mais la ville est impressionnante, avec ses immeubles à l'américaine et ses hôtels de luxe. Pas tellement notre style, mais on était tout de même curieux de voir ça!


La pointe de Punta del Este marque la limite entre le Rio de la Plata à l'ouest et l'océan Atlantique à l'est. On se lance donc sur les routes qui longent l'océan, jusqu'à la petite ville d'Aguas Dulces où l'on passe la nuit. C'est le calme absolu, ça fait du bien!



Le lendemain direction Punta del Diablo, un village de pêcheurs coloré et plein de charme. On profite de l'endroit et on y déguste un excellent plat de poulpes! Voici une belle vue panoramique depuis la pointe...



Puis on traverse différents villages qui longent la côte, on est souvent seuls sur des plages immenses... d'autant plus que l'Uruguay joue la petite finale de la Coupe du monde de foot!

A Faro José Ignacio, la plage est belle mais on est attristés de voir plusieurs petits pingouins et un bébé phoque échoués... ces animaux qui voyagent de la Patagonie jusqu'à Rio de Janeiro ont été victimes sur leur chemin d'empoisonnement à l'hydrocarbure...

Pour notre dernier jour le temps se gâte, on retourne donc à Montevideo. Les rues sont désertées mais il y a un endroit où l'animation ne manque pas... le Mercado del Puerto, un grand marché couvert reconverti en hall où se regroupent les restaurants typiques, les fameuses parrillas. Elles diffèrent des parrillas argentines, car elles ont un grill incliné et surtout un foyer géant, mais c'est tout aussi délicieux! C'est un vrai spectacle de voir le chef s'affairer sans relâche autour de sa parrilla, un sacré tour de force car il fait une chaleur infernale près des grills! En tout cas on se régale!

Ci-dessous le diaporama de notre séjour uruguayen, avec encore plus de photos (cliquez pour un affichage plus grand). A bientôt!

Les fêtes du bicentenaire, ou comment découvrir le centre-ville dans la fête!

Le 25 mai dernier, l'Argentine célébrait un événement majeur, le bicentenaire de son indépendance. Et les autorités ont mis le paquet pour les festivités! Une partie de l'Avenue 9 de julio (la plus large du monde disent-ils) accueille des stands qui présentent les 25 provinces du pays et des scènes géantes pour les concerts. 5 jours de fêtes, au cours desquels quelques 6 millions de personnes selon la presse ont parcouru ce "Paseo del Bicentenario"!

L'occasion pour moi de me familiariser avec le "microcentro". Je découvre ainsi la fameuse Plaza de Mayo, sans doute la place la plus chargée d'histoire de la ville. On y trouve l'ancien hôtel de ville (le Cabildo) où a eu lieu la révolution de mai 1810 et la Casa Rosada, siège de la présidence. Même si Cristina Kirchner, l'actuelle présidente, n'y vit pas, elle a l'habitude de s'y rendre en hélicoptère, ça évite les bouchons! Le bâtiment a cette teinte rose car il a été peint à l'aide de sang de vache, ressource inépuisable s'il en est en Argentine...!

La Plaza de Mayo est aussi l'endroit où chaque jeudi matin depuis la fin des années 1970, les grands-mères et mères des disparus de la dictature militaire défilent pour réclamer la vérité...


Non loin de là, de l'autre côté de l'Avenue 9 de julio, se trouve deux places importantes de la ville, celle de Congreso où se trouve le Congrès argentin; et la Plaza Lavalle, l'une des plus agréables de Buenos Aires, qui rassemble notamment le Palais de Justice ou Tribunales, et le fameux Teatro Colon, l'un des théâtres les plus réputés au monde pour son acoustique. Après 3 ans de rénovation, il a été réouvert à l'occasion du bicentenaire et j'aurai la chance d'y voir bientôt un opéra!!

Plus de photos dans le diaporama (cliquez pour agrandir!):